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• 1800; laitue romaine 1570 « importée d'Italie »; de romain♦ Laitue d'une variété à feuilles allongées, rigides et croquantes. — Loc. fam. Bon comme la romaine : trop bon, bon jusqu'à la faiblesse; bon jusqu'à se trouver en situation de victime. romaine 2. romaine [ rɔmɛn ] n. f.• XVe; romman n. m. XIVe; ar. rommâna « balance », par l'a. provenç. avec infl. de romaine « de Rome »♦ Balance formée d'un fléau à bras inégaux, dont le plus court supporte l'objet à peser, et le plus grand, gradué, un poids que l'on déplace jusqu'à trouver l'équilibre. ⇒ peson.romainen. f. (et adj. f.) Balance composée d'un fléau aux bras inégaux, dont le plus court comporte un crochet auquel on suspend l'objet à peser, et dont le plus long, gradué, est muni d'un poids mobile.— adj. f. Balance romaine.————————romainen. f. Laitue à feuilles allongées et croquantes.I.⇒ROMAINE1, subst. fém.A. — HORTIC., GASTR. Laitue à feuilles allongées, fortement nervurées, croquantes. Synon. chicon. Elle prenait des têtes de romaine sans les éplucher; elle les broutait (...). Toutes auraient vécu de salade (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 583).— Empl. adj. Laitue romaine. Les laitues romaines, dont l'été on lie les feuilles pour les attendrir (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 144).B. — Loc., pop., iron. (Être) bon comme la romaine. (Être) menacé d'une corvée, d'une condamnation certaine, se trouver dans une situation critique, en position de victime toute désignée. « (...) on va se faire zigouiller comme des lapins! » — (...). Alors ça y est... ils sont là... on est bons comme la romaine! (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 25).Prononc. et Orth.: [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1800 (BOISTE); 1915 bon comme la romaine (BENJAMIN, loc. cit.). Issu p. ell. de laitue romaine (dep. 1567, Ch. ESTIENNE, L'Agric. et Maison rustique, f ° 64 v °), cette salade étant prob. originaire de la région de Rome; l'anecdote selon laquelle elle aurait été rapportée au XIVe s. de la cour papale d'Avignon (LITTRÉ et BL.-W.1-5) n'est pas confirmée par la chronol. La loc. s'explique prob. par le cri des marchandes des quatre saisons ,,Elle est bonne, ma romaine, elle est bonne!`` et par le sens arg. « dupe, trompé, refait » de l'adj. bon (cf. il est bon jusqu'au trognon daté de 1901 par ESN.), encore qu'un rapprochement avec romaine2 n'est peut-être pas à exclure (v. CELLARD-REY).
II.⇒ROMAINE2, subst. fém.TECHNOL. Balance composée d'un fléau qui oscille autour d'un anneau d'attache le divisant en deux bras inégaux, le plus court muni d'un crochet où l'on suspend l'objet à peser, le plus long gradué et muni d'un curseur à poids invariable que l'on déplace pour atteindre l'équilibre du fléau à l'horizontale. Le clerc pesait chaque boge, chaque sac, sous le hangar, à une grande romaine suspendue (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 76). Empl. adj. Balance romaine. La balance romaine à fléau à la main et poussant son cri saisonnier de vendeuse de légumes (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 95).Prononc. et Orth. V. romaine1. Étymol. et Hist. 1399 romman ([Arch. nat.] JJ 154, pièce 751 [texte du Vermandois] ds LA CURNE); 1400 romanne (Inventaire de meubles de la mairie de Dijon, 22 août, Arch. Côte-d'Or ds GDF. Compl.); 1453-57 romaine (Vente des biens de Jacques Cœur, Arch. Nat. KK 328, f ° 214, ibid.); 1661 balance romaine (Statuts et ordonnances vérifiés en parlement, 12 mai ds LITTRÉ). Empr. à l'ar.(a) « grenade », puis, p. anal. de forme « poids-curseur de la romaine » (XIe et XIIe s. dans ce dernier sens, cf. A. STEIGER et W. von WARTBURG ds Vox rom. t. 19 1960, pp. 229-233; COR.-PASC., s.v. romana; FEW t. 19, p. 148), par l'intermédiaire d'une ou de plusieurs lang. rom.: ital. romano (XIVe s. ds DEI, cf. lat. médiév. romanum, 1227 à Bologne, ibid. et romana, 1288 à Albenga ds PELLEGR. Arab., p. 110), a. prov. romá (1360 à Albi ds FEW, loc. cit.), romana (ca 1400 dans l'Hérault, ibid.), a. lyonn. roman (ca 1340 ds Romania t. 13, p. 570), cat. romana (1375 ds ALC.-MOLL), esp. romana (1937 ds COR.-PASC.).
STAT. — Romaine1 et 2. Fréq. abs. littér.: 1 623. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 3 508, b) 2 659; XXe s.: a) 2 007, b) 1 276.BBG. — STEIGER (A.), WARTBURG (W. von). Balance romaine. Vox rom. 1960, t. 19, pp. 221-244.1. romaine [ʀɔmɛn] n. f.ÉTYM. 1812; laitue romaine, en 1570, ainsi appelée parce que l'espèce fut importée d'Italie.❖1 Variété de laitue, à feuilles allongées, rigides et croquantes. ⇒ Chicon. || Romaine d'été, d'automne, d'hiver. — Romaine verte, blonde…1 (…) la marchande des quatre saisons suivante annonçait (…)À la romaine, à la romaine !On ne la vend pas, on la promène.Proust, la Prisonnière, Pl., t. III, p. 127.➪ tableau Noms de légumes.2 ☑ Loc. fam. Bon comme la romaine, s'est dit à l'origine d'un homme trop bon, et, mod., de qqn qui accepte tout, se trouve dans une situation de victime.2 Bon pour le vent bon pour la nuit bon pour le froidBon pour la marche et pour la boue et pour les balles (…)Bon pour la peur pour la mitraille et pour les ratsBon comme le bon pain bon comme la romaineAragon, le Crève-cœur, p. 27.❖HOM. 2. Romaine.————————2. romaine [ʀɔmɛn] n. f.ÉTYM. XVe; romanne, 1400; romman, n. m., XIVe; anc. provençal ou esp. romana; arabe rǔmmānǎh « grenade », puis « peson (de la balance) », plus tard rapproché (à tort) de 1. romain.➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖♦ Balance formée d'un fléau à bras inégaux, dont le plus court porte un crochet où l'on suspend l'objet à peser, et dont le plus grand, gradué, supporte une masse pesante que l'on déplace jusqu'à ce que l'équilibre soit établi. ⇒ Peson.♦ Adj. fém. (1661). || Balance romaine.❖HOM. 1. Romaine.
Encyclopédie Universelle. 2012.